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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 21:35

En Espagne, la RECONQUISTA ( Reconquête) est en marche. Les guerriers français et normands y participent ainsi que les ordres monastiques qui viennent s’implanter dans les territoires reconquis. Les Souverains du nord du pays ( Aragon, Castille et Navarre) repoussent vers le sud, la frontière du monde catholique.

         La reconquête ibérique n’est plus seulement la reconquête du royaume wisigothique, devenu,  entre-temps, un territoire majoritairement musulman, mais une lutte globale contre l’Islam.

 

         En Italie, Roger de Hauteville s’est emparé de la Sicile sarrasine en 1092 ;

         Pise et Gênes ont repris aux musulmans le contrôle de la mer Tyrrhénienne.

         Les Eglises romaines et grecques se sont séparées.

         Au nord, Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie, a conquis l’Angleterre.

         Au Moyen Orient, les Turcs après avoir occupé les deux tiers de l’Empire byzantin et Le Caire ont pris Jérusalem.

 

         Certes, Jérusalem est depuis 638 aux mains des Arabes, mais les rapports cordiaux entre ces derniers et les Francs permettent aux pèlerins d’accéder sans problème aux Lieux Saints.

         L’arrivée des Turcs va tout changer…

 

 

Jérusalem, ville de la Passion du Christ, destination privilégiée des pèlerinages, lieu où l’eschatologie chrétienne place la fin des Temps, ne saurait rester indéfiniment  aux mains des Infidèles.

 

           

Alors,

            En novembre 1095 , lors du Concile de Clermont, le Pape  Urbain II

appelle à une vaste expédition militaire, internationale, contre les Musulmans de Palestine pour reconquérir les Lieux Saints.

 

URBAIN  II ( Odon de Lagery) est né en Champagne 53 ans plus tôt. Il a été, à Reims, l’élève de St Bruno avant de devenir moine à Cluny. Il a succédé en 1088, à  Victor III  à la tête de l’Eglise et s’inscrit dans la lignée des grands papes réformateurs de l’après l’An Mil.

            C’est également un fin politique, en lançant cet appel, il poursuit trois objectifs :

-         Rétablir la liberté d’accès à la Terre Sainte,

-         Moraliser la chevalerie en mettant fin aux incessantes guerres entre seigneurs,

-         Et, combattre l’expansion musulmane en Orient en y implantant des territoires chrétiens.

 

L’appel de Clermont va connaître un immense retentissement dû, notamment,  à des prédicateurs populaires comme Pierre l’Ermite, qui diffusent largement le message du Pape :

           

-         « Quiconque abandonnera pour moi sa maison ou ses terres ou ses frères ou sa femme ou sa mère ou ses enfants,

-         En recevra le centuple et aura pour héritage la vie éternelle. »

(Evangile selon St Matthieu)

 

 

Le seigneur qui prend la Croix est certes, un croyant qui veut libérer le tombeau du Christ, mais, en plus, il bénéficie, non seulement des privilèges ordinaires accordés aux pèlerins ( comme la suspension des procédures judiciaires), mais encore de privilèges spécifiques : indulgence plénière et octroi de terres conquises.

 

LA 1ère CROISADE,

            Un affrontement entre l’Occident et l’Orient, entre le christianisme (divisé) et l’Islam ( également divisé) ; une histoire où se mêle le meilleur et le pire, la barbarie, la férocité et l’esprit chevaleresque.

 

            URBAIN  II , qui comptait surtout sur les Chevaliers méridionaux  réunis autour du Comte de Toulouse, Raimond de Saint-Gilles ( qui en 1087 a participé à la Reconquista) et de l’Evêque du Puy, Adhémar de Monteil, voit affluer une foule d’autres volontaires :

-         les seigneurs de Champagne et d’Ile de France derrière Hugues de Vermandois, frère du roi de France Philippe 1er,

-         les Normands derrière leur Duc Robert de Courteheuse, fils de Guillaume le Conquérant,

-         les Flamands et les Rhénans, derrière Godefroy de Bouillon, Duc de Basse-Lotharingie,

-         et, enfin les Normands d’Italie du Sud et de Sicile derrière Bohémond de Tarente et  Tancrède de Hauteville, son neveu.

 

 

Le départ de cette Croisade des Chevaliers, soigneusement préparée pour combattre les Turcs, est fixé à la fin de l’été 1096 .

 

 

« Toulouse,  le 13 septembre 1096 ,

           

            Bertrand, mon très Cher fils,

            J’ai déjà donné un œil à Dieu. Aujourd ‘hui , j’offre au Seigneur tout ce qui me reste à vivre. Je vais me consacrer à Lui  jusqu’à mon dernier souffle en combattant le Sarrasin en Terre Sainte.

            J’accomplirai l’ordre de Notre Saint Père, le Pape Urbain : je libèrerai le Saint Sépulcre.

            Ensuite, je finirai mes jours en montant la garde aux portes de Jérusalem.

            Ainsi je sauverai mon âme et je gagnerai la vie éternelle.

 

            Demain, lorsque tu liras ce parchemin, je serai à la tête de mon armée avec la Ville Sainte au bout de notre route… »…

 

                                               ( extrait de la lettre adressée par le Comte Raimond

                                               de Saint-Gilles à son fils – Dominique Baudis «Raimond                                      d’Orient « .)

 

 

            HUGUES DE VERMANDOIS est déjà en route depuis le milieu du mois d’août, tout comme Godefroy de Bouillon qui traverse déjà l’Allemagne. Bohémond de Tarente et Tancrède de Hauteville débarquent en Epire.

 

            Cependant que les grands seigneurs, à la tête de 4 armées constituées, se préparent à rejoindre, par 4 routes différentes, la Terre Sainte ; une autre Croisade s’étaient improvisée à l’appel de PIERRE L’HERMITE: celle des   « Pauvres gens ».

            Sans attendre les Seigneurs, elle s’est mise en marche dès mars 1096, grandissant à chaque contrée traversée, dans une indiscipline qui entraîne pillage et violence.

            Dans ses rangs , de redoutables exaltés s’en prennent aux Juifs qu’ils accusent d’avoir tué le Christ ; les massacrant en dépit de l’opposition des Evêques.

            Le 1er août 1096, Pierre l’Ermite et 25 000 pèlerins sont devant Constantinople.

            Le 21 octobre, ces combattants naïfs et inexpérimentés marchent sur Nicée.

            Ils seront massacrés par les Turcs.

 

 

LA PRISE DE JERUSALEM,

           

            Après 34 mois de marche , de sièges, de défaites et de victoires, de souffrance et de sang versé, l’armée des Croisés arrivent devant Jérusalem. La Ville Sainte est là, devant eux. Nous sommes le 7 juin 1099 .  La bannière blanche des Fâtimides flotte sur la Tour de David.

 

LE 13 JUIN, les Francs lancent leur premier assaut. C’est un échec.

Les assiégeants manquent d’eau, de bois et d’armes. Les Croisés comprennent qu’il leur faut construire des machines de siège, des tours d’assaut. La découverte de poutres abandonnées dans un souterrain des faubourgs de Jérusalem par Tancrède de Hauteville et l’arrivée d’une flotte génoise à Jaffa va fournir le matériel nécessaire à la construction de ces machines.

 

DANS LA NUIT DU 14 AU 15 JUILLET 1099, les troupes de Raimond de Saint-Gilles pénètrent dans Jérusalem par la Porte de Sion, celles de Godefroy de Bouillon entrent par le quartier nord et progressent vers l’esplanade de la Grande Mosquée, où des milliers de Sarrasins sont repliés. Tancrède de Hauteville prend possession du Qubba al Sakhra, où sont entreposées les richesses de l’Emir de Jérusalem.

            La ville est pillée, sa population  massacrée.

            Les chevaux des Croisés enjambent des cadavres, des corps mutilés pendent aux fenêtres.

            Dans les rues de la Ville Sainte, des soldats avancent, le glaive à la main, tuant tous les habitants.

            Le sang ruisselle dans les rues, éclabousse les murs.

 

            Lorsque le jour s’achève, ce vendredi 15 JUILLET, Jérusalem est prise.

            Des milliers de morts jonchent les rues. Musulmans, Juifs et chrétiens réunis dans un même carnage. Au nom du Christ…

 

-         «  Les vainqueurs eux-mêmes en furent frappés d’horreur et de dégoût » écrivit, plus tard le grand historien des Croisades, Guillaume de Tyr.

 

Reste  maintenant à organiser la conquête et à désigner un chef. Les Barons proposent la couronne de Jérusalem à Godefroy de Bouillon. Ce dernier refuse et prend le titre de Gardien du Saint Sépulcre «  ne voulant pas porter une couronne d’or, là, où le Christ avait reçu une couronne d’épine. »

           

            Raimond de Saint-Gilles crée au nord du Liban actuel la Comté de Tripoli.

            Tancrède de Hauteville fonde la Principauté de Galilée et de Tibériade.

            La Principauté d’Antioche et le Comté d’Edesse feront également partie des quatre Etats latins créés au Levant.

 

 

                                               -« J’ai prié pour que les Croisés qui avaient libérée la

                                               Ville Sainte en 1099 – j’avais neuf ans- soient assez

                                               valeureux pour repousser les assauts… »

                                                                                                          Bernard de Clairvaux

( «  La Croisade du Moine » - Max Gallo)

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